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venerdì 27 febbraio 2015

«Non abbandonateci, non lasciateci soli»

Samaan Daoud: il nostro desiderio della vita è più forte della morte 


Il Sussidiario , giovedì 26 febbraio 2015

INTERVISTA a Samaan Daoud

Duecento cristiani assiri sono stati rapiti dall’Isis nel corso di raid nei villaggi nella provincia siriana di Hasakeh, mentre quasi mille di loro sono dovuti fuggire per evitare la stessa sorte. La maggior parte delle persone catturate sono donne, bambini e anziani. Le milizie curde e cristiane stanno combattendo nella zona contro i militanti dello Stato Islamico. Il rapimento dei cristiani assiri da parte dell’Isis ha provocato un vero e proprio esodo da parte di famiglie terrorizzate che hanno abbandonato le loro case. Ne abbiamo parlato con Samaan Daoud, un cristiano siriano che vive in un quartiere di Damasco a circa un chilometro e mezzo dall’area controllata dai ribelli.

Daoud, decine di villaggi cristiani sono sotto attacco da parte dell’Isis…
E’ un atto che non sorprende, perché l’Isis non fa più nessuna distinzione nel compiere i suoi atti efferati. Ha già attaccato sia i villaggi curdi sia quelli musulmani sunniti. A Nord, nell’area di Kobane sono circondati, con l’esercito che li sta spingendo nella parte est verso Aleppo. Dovevano quindi sfogarsi contro qualche minoranza pacifica, e così hanno scelto i cristiani. Nel conflitto in Siria l’anello più debole sono i cristiani, perché non credono nella violenza e non hanno scelto di armarsi.
I cristiani la stanno pagando cara, questo fa parte del nostro martirio. Noi cristiani in Siria siamo dei martiri che camminano.

E’ un martirio che riguarda la vita quotidiana di tutti i cristiani siriani?
Noi non cerchiamo il martirio, ma quanto ci sta accadendo è qualcosa che è stato progettato a tavolino. Turchia e Israele vogliono privare completamente il Medio Oriente di qualsiasi presenza cristiana. Non dimentichiamoci che nel 2004 i cristiani in Iraq erano quasi un milione e mezzo e oggi sono rimasti solo in 500mila. In Siria ora si sta ripetendo lo stesso scenario.

Qual è il ruolo della Turchia in questo progetto?
Erdogan ha un progetto neo-ottomano, e sta occupando parte del territorio siriano con la scusa che la tomba del nonno del fondatore dell’Impero Ottomano si trova in Siria, in un’area non molto lontana dal punto in cui i cristiani sono stati rapiti. Non dimentichiamoci che Erdogan è il capo dei Fratelli musulmani, e si sente il nuovo sultano ottomano. Il suo obiettivo è riconquistare il territorio dell’antico impero, anche se si dovrà scontrare con il fatto che i siriani non accettano di buon grado la presenza dei turchi nel nostro Paese.

Qual è invece il ruolo di Israele?
Ritengo che non sia un caso che Israele abbia stabilito dei collegamenti costanti con la zona del nord dell’Iraq e del Kurdistan. In quest’area hanno comprato dei terreni molto vasti e c’è una grande comunità ebraica che sta crescendo. Israele mira a espandersi dal fiume Eufrate fino al Nilo. Non dimentichiamoci che l’Isis è sempre più presente nella stessa area, dal Sinai fino a Mosul, e in questo modo favorisce molto il progetto sionista che mira a impadronirsi di risorse come il petrolio e a indebolire politicamente quest’area.

Com’è la vita quotidiana di un cristiano a Damasco?
Un’ora prima che lei mi chiamasse sono uscito per fare la spesa, per strada ho sentito un colpo e un mortaio è caduto accanto a me. Il mio quartiere si affaccia sulla zona controllata dai gruppi ribelli, a circa un chilometro e mezzo di distanza, e siamo abituati a convivere con questi colpi di mortaio e con il lancio di missili Katiuscia. Ormai fanno parte della vita quotidiana. Uno esce di casa già consapevole che può arrivare un colpo di mortaio quando meno se lo aspetta. Nonostante tutto ciò noi viviamo con una grande gioia: le chiese sono affollate di gente, gli oratori sono una realtà viva e piena di giovani.
Il desiderio della vita è più forte di qualsiasi volontà di morte e di qualsiasi disperazione.

http://www.ilsussidiario.net/News/Esteri/2015/2/26/CRISTIANI-RAPITI-DALL-ISIS-Douad-il-nostro-desiderio-della-vita-e-piu-forte-della-morte/585810/


Centinaia di cristiani catturati dallo 'Stato Islamico' ...

Radio Vaticana . France

Mgr Jacques Behnan Hindo, l’évêque syro-catholique d’Hassaké. Il revient sur le contexte de cet enlèvement et dénonce quelques faits dérangeants.

Que savez-vous de cette attaque de l'Etat islamique dans la région d'Hassaké ?
Daesh, qui est aux alentours d’Hassaké, à l’Est de la rivière Khabur, tient la montagne d’Abd al-Aziz. Ils ont commencé par le premier village, Chamiram, puis ils ont pris onze villages sur la rive Ouest du Khabur, de Chamiram jusqu'à Tel Hermoz. Nous savons qu’à Chamiram, ils ont encerclé à peu près une trentaine de familles. Un autre petit village, Tal Jazeera, a aussi été encerclé. Il y a une trentaine de familles qui ont été déportées vers la montagne. Ils ont pris à peu près tous les villages. Les gens ont fui. Ils ont brûlé l’église de Tel Hermoz. Hier (lundi), nous avons eu toute la journée les gens qui venaient, à bord d'un tracteur ou de tout ce qu’ils trouvaient comme véhicule de fortune. Nous avons à peu près une centaine de personnes qui sont arrivées hier midi ainsi que toute la journée. Il y en a autant qui se sont réfugiées dans les villages vers l’Est. À Hassaké elle-même, les gens sont reçus et ils ont été logés, dans les églises ou dans les maisons. Les choses vont un peu mieux. Seulement, il y a cette peur, cette crainte.

Les gens que vous avez vu fuir vous ont-ils raconté comment cela s’est passé ? Pourquoi est-ce qu’ils ont enlevé ces chrétiens ? Est-ce que ce sont tous des chrétiens ? Est-ce qu’ils demandent quelque chose ?
Nous savons que tous les villages occupés maintenant sont des villages assyriens. Donc ils sont tous chrétiens. Ils avaient déjà émigré. Pourquoi ? Apparemment parce que de temps en temps les djihadistes venaient faire des incursions, demandant qu’on enlève les croix et ainsi de suite. Mais cette fois-ci, ils ont décidé de mettre la main sur ces villages-là et peut-être, peut-être, attaquer Hassaké. En septembre, j’avais écrit une lettre à sa Sainteté, à Obama, à Rohani en Iran, à Poutine et au président de Chine, leur demandant d’intervenir pour combattre les terroristes en Syrie. J’avais même lancé un SOS avant Noël parce que Daesh commençait à perdre un petit peu de terrain en Irak. Aujourd'hui, ils viennent s’installer dans la Mésopotamie syrienne. Maintenant, ils sont aussi en train de perdre le nord d’Alep. Ils sont en train de s’installer dans notre région. Dans cette région, il y a maintenant un nombre énorme de « Daeshiens ». Daesh est au Nord, à peu près à 7 km d’Hassaké, 5-7 km de Kahtanieh et des autres villes le long de la frontière turque. Cela pose un sérieux problème parce qu’ils peuvent attaquer en grand nombre. Nous, les chrétiens, les Kurdes et les Arabes, nous sommes à peu près un million et demi de personnes. En plus, il y a 300.000 réfugiés des zones de Raqqa et autres, qui sont maintenant dans la région d’Hassaké, Kameshli et ailleurs. On n’aura pas de refuge. Comme on sait que Daesh a une dent contre les Kurdes, tous les Kurdes sont massacrés. Elle a une dent contre les chrétiens sauf que les chrétiens ont trois alternatives : devenir musulman, payer la dîme ou bien, partir. Mais où ? La situation commence vraiment à être très dangereuse.

Vous êtes évêque à Hassaké. Combien de chrétiens reste-t-il ? Quelle est la situation au quotidien sachant que la menace djihadiste se fait de plus en plus pressante ?
Nous étions trois évêques. L’évêque syriaque orthodoxe est aujourd’hui en Europe depuis six, sept mois. Nous restons donc deux évêques : moi-même, syrien catholique et l’évêque assyrien. C’est sa communauté qui trinque, c’est cette communauté qui souffre. Nous souffrons tous avec elle. Nous devons être à peu près 120.000-130.000 habitants chrétiens dans la région, éparpillés un peu partout. La majorité est à Hassaké et à Kameshli. Il y en a pas mal qui ont émigré. Depuis quatre ans que la guerre dure, il y a à peu près 20-25% qui ont émigré. On ne peut vraiment pas avoir un chiffre exact parce que tous les jours, il y a des familles qui émigrent. La seule voie, c’est par avion, de Kameshli à Damas pour pouvoir partir ailleurs. Et même pour tout, il faut aller à Kameshli : pour prendre l’avion et sortir de ce blocus que nous avons tout autour de nous. Au Nord, la Turquie a tout fermé, absolument tout fermé. Elle laisse seulement passer les camions, les « Daeshiens », les troupes de Daesh, le pétrole volé à la Syrie, le blé, le coton. Tout cela peut passer la frontière mais personne ne peut passer.

Quel est l’état d’esprit des chrétiens qui restent, de cette communauté dont vous êtes le pasteur ?
Tout le monde est très mal à l’aise. Depuis Noël, on était beaucoup plus tranquilles. Daesh était à 17 km, ils n’avançaient pas. Tout allait bien dans la ville parce que c’était calme. Mais depuis hier, on sent que Daesh peut à tout moment franchir facilement ces 17 km. À chaque fois que nous avons un problème, le nombre d’émigrés augmente. Maintenant, par exemple, quand cela sera fini - je l’espère d’ici demain, parce que les Kurdes se renforcent pour aller les combattre - vous verrez après cela les avions qui seront remplis de chrétiens, de Kurdes. Tout le monde fuit. Les gens ont peur, c’est absolument normal. Surtout que Daesh a une tactique, une stratégie : elle envoie la peur, la terreur devant elle. Les gens fuient cette terreur. D’ailleurs, ce qui m’exaspère, c’est quand je vois les télévisions en Occident qui ne font que diffuser des égorgements et toutes les exécutions possibles. Ils les diffusent toute la journée. Nous aussi, on les voit et puis, tout le monde a peur. Chacun dit : « je ne veux pas être égorgé, je ne veux pas être brûlé vif ».



Ain Dara (Aleppo) come Mosul?

Vous êtes donc encerclés, sous pression islamiste. Est-ce qu’il y a quand même une quelconque aide humanitaire qui arrive à vous parvenir ?
Il y a une chose que je voudrais dire : la Croix Rouge aide, fournit de l’argent au Croissant Rouge. Or, le Croissant Rouge ne donne absolument rien aux chrétiens. Hier, il y a eu le Croissant Rouge, UNHCR, etc, qui se sont baladés devant les télévisions, qui ont parlé comme s’ils avaient aidé les gens. Or, ils n’ont distribué, même pas une livre syrienne. Jusqu’à maintenant, le Croissant Rouge n’a rien donné aux chrétiens, et ce depuis quatre ans (ndlr : le début de la guerre). Je l’ai dit sur une grande chaîne arabe et là, je vous le dis aussi. Il faut que la Croix Rouge le sache. Il faut qu’il le sache. Ici, les responsables sont tous des Frères musulmans ou apparentés. Je le dis à voix haute parce que cela m’exaspère et me révolte.

Alors de qui provient l’aide que vous recevez ?
Par exemple, de l’Œuvre d’Orient, du Vatican, de la Congrégation orientale. Sinon, la Croix Rouge ne donne rien puisqu’elle donne tout au Croissant Rouge et le Croissant Rouge, ici, ne distribue même pas un milliardième de ce qu’il reçoit, rien aux chrétiens.

Que se passe-t-il par exemple, lors d’une grande distribution, si une personne s’avance et dit qu’elle est chrétienne ?
À chaque fois qu’un chrétien se présente chez eux, ils disent « rien ». Tandis que nous, à l’Église, Caritas, etc, nous donnons aux chrétiens, aux musulmans, à tout le monde. Eux ne donnent rien. 
http://fr.radiovaticana.va/news/2015/02/24/syrie__des_dizaines_de_chr%C3%A9tiens_captur%C3%A9s_par_letat_islamique/1125449